18 décembre 2010

Y'en aura pas de facile

J'avais bien aimé Bluff, le premier film de Marc-André Lavoie, co-créé avec Simon-Olivier Fecteau. De l'humour simple et efficace, ce n'est pas toujours évident à écrire. Y'en aura pas de facile est à la hauteur de ce que M-A Lavoie avait fait en 2007, sauf que cette fois il l'a fait seul.

Le premier tour de force que l'on remarque avec ses deux films est la capacité d'aller chercher une sale brochette d'acteurs et d'actrices prêt(e)s à travailler pour moins. C'était plus surprenant avec Bluff qui a ouvert la voie, mais reste que la liste est impressionnante : Rémy Girard, Denis Bouchard, Patrice Robitaille, David Boutin, Suzanne Clément et j'en passe pas mal !

Le début est très important, surtout le petit monologue de Réjean (Rémy Girard), disons que ça aide à comprendre le fonctionnement du film, ou plutôt le lien entre ce que Réjean raconte et les petites histoires. "Ça vous es-tu déjà arrivé vous autres de vous voir à travers la vie des autres ? Mois ça m'arrive tout le temps", nous dit l'auteur de biographies. Ça vous donne une petite idée?

Ceci dit, Y'en aura pas de facile est extrêmement bien écrit. Des histoires séparées, mais qui se relient par certains personnages. Ça aurait pu fonctionner sans, mais c'est un plus pour le spectateur, ça ajoute de la valeur au film.

Je pense que ça vaut la peine de l'écouter, c'est une bonne production québécoise, un tour de force remarquable de Marc-André Lavoie qui surclasse bien des productions américaines à gros budget.

Ça ne me tente pas de donner un autre 8/10 alors...

8.5/10


Y'en aura pas de facile (2010)
Réalisation : Marc-André Lavoie
Scénario : Marc-André Lavoie
Avec (bon je prends mon respire) Rémy Girard, Denis Bouchard, Emmanuel Bilodeau, Mahée Paiement, Pierre-Luc Brillant, Ève Duranceau, Claude Legault, Suzanne Clément, David Boutin, Rachid Badouri, Patrice Robitaille, Nicolas Canuel, et bien d'autres...
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17 décembre 2010

The Terminal

C'est un bon film, qui va réussir à me faire mentir...

Mon dieu que je sais comment "teaser" ! En fait, c'est simplement parce que Tom Hanks y joue Viktor Navorski, un voyageur de l'Europe de l'est au fort accent. Mais j'y ai cru, tout le long, peut-être parce que Tom Hanks est tout un acteur.

C'est un film classique au niveau du scénario, mais ça coule bien. Je veux dire que ce n'est pas grossier, c'est fluide. Je ne crois pas que le film a été produit pour nous apprendre une leçon ou nous faire réfléchir sur un sujet en particulier. À mon sens, ce film est un excellent divertissement, un divertissement de qualité. Un film que tout le monde peut aimer. Peut-être aussi que j'étais trop fatigué pour comprendre le message. J'en doute.

Je le répète, Tom Hanks est excellent, très drôle avec son personnage qui semble sorti de nul part.

8/10
( pas très original c'est temps-ci, j'ai hâte de pogner un mauvais film pour me défouler un peu ... )


The Terminal (2004)
Réalisation : Steven Spielberg
Scénario : Sacha Gervasi et Jeff Nathanson (histoire de Andrew Niccol et Sacha Gervasi)
Avec Tom Hanks, Catherine Zeta Jones et Stanley Tucci
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16 décembre 2010

Adaptation

Oui, j'ai écouté le film le 16 novembre. Mais j'ai dû le réécouter le 17 parce que je trouvais qu'il méritait mieux qu'un spectateur qui n'avait pas beaucoup dormi (pour le premier tiers) et qui revenait d'un party de bureau bien arrosé à 1:30 du matin  (pour le reste du film). Ça fait que j'ai écouté le film deux fois, juste pour être sûr.

La force du film repose dans l'espèce de mythe (?!) résidant dans le concept du film. En gros, Charlie Kaufman (Eternal Sunshine of the sptoless mind, Being John Malkovich) s'est inspiré de sa propre histoire d'adaptation du roman de Susan Orlean pour écrire ce film. Ayant eu de la difficulté avec l'adaptation du roman, il décide d'écrire un scénario dans lequel il serait la vedette et qui raconterait ses problèmes. Il y a donc une sorte de conscience extérieure constante de la part de l'auteur/personnage rendant compliqué la dissociation entre (attention, risque de chute de mots techniques) l'homodiégétisme et l'hétérodiégétisme ainsi qu'entre l'intra et l'extradiégétisme. Bref, il n'est pas simple de savoir ce qui fait partie ou non de l'histoire et/ou de la fiction même si, en principe, tout devrait y faire partie. Le Kaufman qui narre, c'est le personnage ou l'auteur ? Car il y a différence, d'où l'interprétation de Nicolas Cage.

Charlie Kaufman pousse encore plus loin la confusion en créant Donald Kaufman, son frère jumeau fictif, aussi scénariste dans le film. En plus de lui dédier le film à la fin, le scénario de Adaptation est signé Charlie et Donald Kaufman, façon originale de mélanger encore plus la réalité et la fiction.

Je n'utilise pas des gros mots techniques pour rien, ni pour avoir l'air d'un prétentieux de maîtrise en cinéma. Kaufman, peut-être à cause des problèmes rencontrés lors de son écriture, a utilisé Adaptation et son jumeau fictif pour critiquer/analyser/explorer ou simplement parler de l'important et complexe processus d'écriture de scénario. Un processus comprenant des techniques que Charlie (celui du film) refuse d'approuver pendant que Donald ne jure que par ça. Donald finira d'ailleurs par pondre un scénario qui emballe tout le monde pendant que Charlie croupit dans la quasi dépression

Même si en premier lieu, Tom Hanks était pressenti pour jouer les rôles de Charlie et Donald, Nicolas Cage fait un magnifique travail. Il est crédible et précis. Les jumeaux sont identiques, mais ils pourraient être un à côté de l'autre et on comprendrait qui est qui. En plus, un acteur qui met son corps à profit en prenant ou perdant du poids c'est toujours signe de respect de l'art et souvent de talent.

8/10



Adaptation (2002)
Réalisation : Spike Jonze
Scénario : Charlie Kaufman, Donald Kafman, (inspiré par le livre de Susan Orlean)
Avec Nicolas Cage, Meryl Streep et Chris Cooper
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*****
BRAVO à mes amis Martin Bouchard et Emmanuel Joly
auteurs de Pee-Wee qui se voit octroyer le financement
nécessaire pour être produit l'an prochain !! 
Éric Tessier en sera le réalisateur.


15 décembre 2010

The Men Who Stare at Goats

J'avais entendu dire entre les branches que ce film-là pouvait ressembler à un projet des frères Coen. J'suis d'accord, mais c'est plus cave, donc (pour moi) plus drôle. En fait, les personnages et leur façon de penser est plus cave. Je pense que la première courte scène reflète parfaitement ce qu'est le film, donc si vous trouvez la première scène ridicule (dans le mauvais sens du terme) arrêtez le film et retournez-le au club vidéo pour remboursement au plus sacrant avant qu'ils s'obstinent avec vous. Même concept pour les locations "vidéo sur demande"...

Je ne sais pas pourquoi il y a eu de mauvaises critiques, sûrement dû aux attentes des gens. Les acteurs sont bons, les gags sont drôles, l'histoire, quoi qu'absurde, se tient. J'ai lu une critique qui disait qu'on pouvait se perdre dans la chronologie de l'histoire avec les retours dans le temps. Pourtant, ils sont bien évidents et on constate assez rapidement que ces retours sont marqués à chaque fois par la narration du personnage principal. Beaucoup plus clair que certains autres films (dont Adaptation que je suis entrain d'écouter).

Je dirais par contre qu'une petite phrase vers la fin vient gâcher ce qui aurait pu rester un beau mystère. Je n'en dis pas plus, mais ça se passe à 18:10 de la fin (donc à 1h15 du début à peu près). Et à la toute fin aussi, la scène, elle est bonne, mais je ne serais pas allé jusqu'au bout, encore question de mystère. Mais j'avoue que les deux ensembles créent un autre genre de questionnement. Bon, ok, peut-être pas SUPER clair comme paragraphe, mais regardez le film (ou reregardez) pour mieux comprendre. Ça reste un lendemain de party de Noël pour moi là, un peu d'indulgence de grâce !

8/10



The Men Who Stare at Goats (2009)
Réalisation : Grant Heslov
Scénario : Peter Straughan (tiré du livre de Jon Ronson)
Avec Ewan McGregor, George Clooney, Jeff Bridges et Kevin Spacey
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14 décembre 2010

Cloudy with a Chance of Meatballs

Ça faisait un bon bout de temps que je n'avais pas écouté un film d'animation. Je pense même que ça datait du deuxième Shrek. Ah non c'est faux, j'ai récemment écouté 9, très bon film. Bref, là je me suis tapé Cloudy with a Chance of Meatballs et j'ai ben, ben aimé ça.

Dans le style "film d'animation humoristique avec du drôle pour les jeunes et les vieux" (éventuelle catégorie aux Oscars, j'travaille là-dessus) c'est fort. L'histoire est bonne, mais surtout les gags, aussi subtils soient-ils. J'irais même jusqu'à dire que les adultes auront plus de plaisirs à regarder ce film que les enfants. Tout est dans le "timing" des blagues, c'est un "timing" d'adulte. Il faut voir pour comprendre.

Pour vrai, je n'ai pas de point faible car dès qu'une chose moins trippante (pour moi) arrivait, ça pouvait passer sur le dos que c'est aussi un fait pour les enfants, faut pas oublier ça !

Donc, dans la catégorie "film d'animation humoristique avec du drôle pour les jeunes et les vieux"...

9/10


 

Cloudy with a Chance of Meatballs (2009)
Réalisation : Phil Lord, Chris Miller
Scénario : Phil Lord, Chris Miller (scénario) et Judi Barrett, Ron Barrett (livre)
Avec les voix de Bill Hader, Anna Faris, James Caan, Mr. T et Neil Patrick Harris
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13 décembre 2010

The Imaginarium of Doctor Parnassus

Un excellent film sur l'imaginaire et le rêve. J'avais des attentes, c'est rare, mais là j'en avais. J'espérais que le film soit à l'image de son affiche, c'est-à-dire à l'ambiance foraine et mystérieuse. Je n'ai pas été déçu.

C'est aussi le film qui a été marqué par la mort de Heath Ledger. Les créateurs ont habilement récupéré le rôle de Ledger en jouant avec l'élément rêve faisant ainsi changer le visage de Tony (personnage de Ledger) 3 fois durant l'histoire. À chaque fois lors d'une séquence onirique, ce qui en facilite la transition pour le spectateur. Un beau tour de passe passe qui nous permet de voir à l'oeuvre Johnny Depp, Jude Law et Colin Ferrell

Ce film m'a aussi touché parce que lors de ma tentative de maîtrise en cinéma (ça a duré 3 semaines, peut-être même 2), j'avais comme idée de sujet l'analyse de la construction des séquences oniriques ou surréalistes au cinéma, comment est-il possible d'intégrer un élément aussi abstrait que le rêve dans un cadre ou une formule narrative souvent rigide. The Imaginarium ... aurait certainement pu faire partie intégrante de mon travail. Mais bon, je n'étais pas à ma place avec tous ces prétentieux qui crachaient sur les films couleurs.

Ne faîtes pas la même erreur que moi et écoutez The Imaginarium... sur le plus grand écran avec la meilleure définition possible, ça en vaut la peine !

Si vous avez le goût d'écouter un beau conte...

8.5/10


The Imaginarium of Doctor Parnassus (2009)
Réalisation : Terry Gilliam
Scénario : Terry Gilliam, Charles McKeown
Avec Christopher Plummer, Heath Ledger, Lily Cole, Andrew Garfield, Johnny Depp, Jude Law et Colin Farrell
IMDB

12 décembre 2010

Cadavres

Des fois, c'est bon quand c'est sale. Cadavres est un film sale, mais Cadavres est un bon film.

Visuellement, ça se rapproche de Delicatessen. Avec l'inclusion des cochons, ça frôle l'hommage, on voit clairement l'influence. Dans les personnages aussi, caricaturés à fond (mais toujours très justes) on voit un rapprochement.

Mais ça s'arrête là, l'histoire de Guichard n'a rien à voir avec le film de Jeunet et Caro. Érik Canuel nous plonge dans un monde complètement absurde mais soutenu d'une constance le rendant crédible pour celui qui accepte d'embarquer dans le voyage.

Pas mal de meurtres, un peu de drogue, mais surtout, une relation familiale étrange. C'est weird, sale mais beau, drôle et différent. Ça fait du bien d'aller ailleurs des fois, c'est rafraîchissant.  C'est le genre de film que t'aimes ou t'aimes pas.

8.5/10

Cadavres (2009)
Réalisation : Érik Canuel
Scénario : Benoît Guichard (adaptation d'un roman de François Barcelo)
Avec Patrick Huard, Julie LeBreton, Sylvie Boucher, Christian Bégin, Patrice Robitaille et Gilles Renaud.
IMDB