Vers la fin des années 80 et le début des années 90, il y avait 3 rois : Chuck Norris, Steven Seagal et Jean-Claude Van Damme. Moi j'étais du type Van Damme. Norris était trop "redneck" et Seagal trop "creepy", je n'aurais pas covoituré Montréal / Québec tout seul avec lui et sa "pony tail" louche. Je l'avoue, j'avais même un poster de J-C dans ma chambre. Un vrai fan.
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Cette affiche est coupable
d'avoir décoré ma chambre
pendant plusieurs mois. |
Il y a eu ensuite internet, et j'ai pu voir, comme toute la planète, les célèbres entrevues de Van Damme, dont le fameux "je suis aware". Bref, le web m'a permis d'embarquer dans le groupe de ceux qui le trouvaient maintenant ridicule.
Mais comme il le fait si bien dans ses films, il a décidé que c'en était assez, et qu'il fallait et allait rétablir l'ordre. Il a alors produit JCVD. Ben crime, comme dans ses vieux films, il a vraiment bien pris les choses en main ! C'est pour ça que je l'aime moi Van Damme.
Empreint d'une forte auto-dérision, JCVD (pour Jean-Claude Van Damme, tsé) nous montre l'acteur subissant sa vie. On le voit à la cour se battant pour la garde de sa fille, discuter avec son agent à propos d'un contrat, mais surtout, on le voit pris en otage lors d'un braquage de banque qui tourne mal.
Le film est bien écrit et réussit à nous faire comprendre un peu le parcours de Van Damme. Exemple, on le voit discuter avec son agent en lui demandant s'il est possible de ne pas être payé pour faire un film à petit budget car il trouve ridicule de gruger tout le budget avec son salaire. Il voudrait juste faire un film qui a du sens. On comprend qu'il a été une marionnette plus qu'autre chose. On y croit en se foutant bien de savoir si c'est la vérité.
C'est un film rigolo mais humain à la fois. De voir la fille de "The Muscles of Brussels" expliquer en cours qu'elle ne veut pas habiter avec son père parce que c'est ami(e)s se foutent de sa gueule quand ils voient son père à la télé, c'est un brin touchant, on trouve ça plate pour lui. Une belle scène aussi celle où l'on voit un J-C stoïque, pris en otage, s'écouter dire n'importe quoi dans de vieilles entrevues, dont celle du fameux "aware".
Beau clin d'oeil aussi à ses monologues lourds de sens qui finit par "...un truc comme ça".
Bien réalisé, bien écrit, ça remet les pendules à l'heure tout en divertissant. C'est un film Belge donc en français en passant (la version originales bien sûr).
8.5/10
IMDB
(Pas trouvé la bande-annonce en V.O., donc la voici en anglais...)